Bien que l’arrêt du tabac entraîne de nombreux bénéfices pour la santé, le gain de poids après avoir cessé de fumer est souvent cité, surtout chez les femmes, en tant que principale raison pour ne pas tenter l’arrêt ou bien rechuter après l'arrêt.
Même si la plupart des individus qui arrêtent de fumer prennent moins de 4,5 kg (10 livres), jusqu’à 13% des ex-fumeurs peuvent gagner plus de 11 kg (25 livres). Les afro-américains, les personnes de moins de 55 ans et les gros fumeurs (ceux qui fumaient plus de 25 cigarettes par jour) sont plus à risque d’un gain de poids. Par ailleurs, un faible statut socio-économique est également associé à un gain de poids supérieur. Certaines études rapportent aussi que les femmes auraient tendance à prendre un peu plus de poids que les hommes.
Les mécanismes de la prise de poids après l’arrêt du tabac comprennent une augmentation de l'apport énergétique (120 à 230 kcal par jour), une diminution du métabolisme de base (quantité de calories brûlées au repos diminuée de 4 à 16%) et une diminution de l’oxydation des gras.
Il est également important de comprendre qu’un fumeur a naturellement un poids inférieur de 4 à 5 kg comparativement à un non-fumeur. Bref, lorsque le fumeur qui arrête prend du poids, il revient au poids qu’il aurait eu s’il n’avait pas commencé à fumer.
La nicotine est la composante qui serait responsable des effets du tabagisme sur le poids. En effet, elle aurait la capacité de jouer sur de nombreuses hormones en lien avec l’appétit, la faim ainsi que la satiété. De plus, à l’arrêt du tabac, l’odorat et les papilles gustatives retrouvent leurs capacités ce qui augmenterait également l’appétit.
Après l’arrêt du tabac, les personnes sembleraient préférer les aliments riches en gras et en sucres car ils joueraient sur la zone du cerveau associée à la récompense de la même façon que la nicotine pourrait le faire. Par contre, une plus grand quantité de ces aliments récompenses serait requise afin d’atteindre le même plaisir que celui associé à fumer une cigarette.
Tout de même, les études démontrent que les bénéfices pour la santé associés à l’arrêt du tabac dépassent largement les inconvénients du gain de poids et ce, même si le gain est de 10 à 15 kg (22 à 33 livres).
Aussi, il a été démontré qu’une intervention cognitivo-comportementale ciblant la préoccupation excessive à l’égard du poids, comparativement à mettre l’accent sur la prévention du gain de poids, serait la plus efficace tant pour limiter le gain de poids que pour optimiser la réussite de l’abandon.
Il est important de ne pas s’embarquer dans une diète trop restrictive, de limiter le gain de poids et de faciliter l’arrêt tabagique.
Inscrite au registre des professionnels de santé : numéro ADELI 839505492
Membre de l' AFDN (Association Française des Diététiciens Nutritionnistes)